Lauréats
2024
« Nous vivrons : enquête sur l’avenir des juifs » par Joann Sfar,
Les arènes BD
Le prix Jean Daniel 2024 a été remis le mardi 18 juin à l’auteur et dessinateur Joann Sfar. À une bande dessinée ? À un roman graphique puissant et intime, plutôt. À une véritable enquête sur les origines de l’antisémitisme qui a sévi en Europe et dans le monde musulman, et qui explose aujourd’hui en France. Une enquête encore quand Joan Sfar s’envole pour Tel Aviv afin de rencontrer juifs et Arabes et parler de leurs racines et de leur avenir.
« Après le 7 octobre 2023, des millions de Juifs se sont réveillés avec une cible sur la tête. Même les plus éloignés de la tradition ou d’Israël ont été rattrapés par l’onde de choc. Le traumatisme des pogroms millénaires et de l’extermination des Juifs d’Europe a refait surface. Que faire ? Effacer son nom sur la boîte aux lettres ? Avoir peur pour les enfants ? Où aller si ‘‘cela’’ recommence ? »
Dès le 8 octobre, Joann Sfar a calligraphié un signe d’espoir : un haï qui signifie la « vie », qui dit « nous vivrons ». Tout le livre de Joan Sfar est mu par cette philosophie qui nous autorise à rire, même de la mort qui rôde.
Les dix ouvrages sélectionnés pour le Prix Jean-Daniel 2024 étaient :
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Écoute les murs parler, d’Ixchel Delaporte (L’Iconoclaste)
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Valse russe, de Nicolas Delesalle (Lattès)
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Avant la nuit, de Maria Malagardis (Talent)
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Un si long mois de février, de Clara Marchaud (Plein jour)
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Un endroit inconvénient, de Jonathan Littel et Antoine d’Agata (Gallimard)
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Nous vivrons, de Joann Sfar (Les Arènes)
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Perdre la main, de Dominique Sigaud (Globe)
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Espionner, mentir, détruire, de Martin Untersinger (Grasset)
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La Creuse nid d’espions, d’Alix Vermande (Équateurs)
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Roses d’acier, de Rémy Yang (Marchialy)
2023
« La Grande Confrontation » par Raphaël Glucksmann, Allary
Le prix Jean-Daniel 2023 a été remis, le lundi 26 juin, à l’essayiste et homme politique Raphaël Glucksmann pour son ouvrage La Grande Confrontation : Comment Poutine fait la guerre à nos démocraties, publié par les éditions Allary.
Raphaël Glucksmann s’est inspiré du travail mené par la commission spéciale sur les ingérences étrangères dans l’ensemble des processus démocratiques de l’Union européenne dont il assume la présidence. Dans La Grande Confrontation, l’eurodéputé dénonce l’attaque menée par le président russe contre les démocraties européennes et les complicités dont il bénéficie au sein même des élites occidentales.
« La guerre qui ébranle l’Europe n’a pas commencé le 24 février 2022 et ne se limite pas aux frontières de l’Ukraine, explique Glucksmann. Elle dure depuis des années et, dans sa forme hybride, touche le cœur même de nos cités. »
Les dix ouvrages sélectionnés pour le Prix Jean-Daniel 2023 étaient :
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Le Nageur, de Pierre Assouline (Gallimard)
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L’Usure d’un monde, de François-Henri Désérable (Gallimard)
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Sambre, d’Alice Géraud (JC Lattès)
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La Grande Confrontation, de Raphaël Glucksmann (Allary)
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En bande organisée, de Sébastien Le Fol (Albin Michel)
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Les Loups aiment la brume, de Guillaume Perrier & Laure Marchand (Grasset)
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Cauchemar brésilien, de Bruno Meyerfeld (Grasset)
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Le Gardien de Téhéran, de Stéphanie Perez (Plon)
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Varlam, de Michaël Prazan (Rivages)
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Des Afghans et des fleurs, d’Oriane Zerah (Equateurs)
2022
« Bélhazar » par Jérôme Chantreau, Phébus
Le premier prix Jean Daniel a été remis le 13 juin 2022. Surprenante première, toutefois, puisque l’auteur de l’ouvrage couronné, Bélhazar, n’est pas journaliste : il est enseignant. Mais confronté à la mort d’un ancien élève, Jérôme Chantreau a poursuivi pendant plusieurs années une enquête pour en élucider les circonstances – suicide ou bavure policière ? – avant d’être emporté par la puissance littéraire d’un drame qui parle à chacun du travail de deuil.
Bien que classé dans la catégorie « roman » par son éditeur Phébus, tout est vrai dans cette histoire, en commençant par le processus de création littéraire qui s’y dévoile. Car Jérôme Chantreau explique au lecteur comment il a perdu son confort en poursuivant Bélhazar, comme Truman Capote, tenant du « nouveau journalisme », avait perdu son flegme en rencontrant les condamnés à mort de son De sang-froid. « Chaque livre qu’on écrit demande un tribut, écrit Chantreau. À chaque pas, après chaque effort, on est libre d’arrêter. Faire en sorte que cela ne soit pas trop douloureux. Protéger les autres et soi-même. Mais cela ne fonctionne pas comme ça. La littérature nous prend les trésors dont nous n’avions pas besoin : l’ego, le couple, la maison. Et nous laisse, auteurs et personnages, ivres et nus à la fin du livre. »
Les dix ouvrages sélectionnés pour le Prix Jean-Daniel 2022 étaient :
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La Tour, de Doan Bui (Grasset)
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Les Fossoyeurs, de Victor Castanet (Fayard)
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La Femme qui s’est éveillée, de Solène Chalvon-Fioriti (Flammarion)
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Bélhazar, de Jérôme Chantereau (Phébus)
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La France goy, de Christophe Donner (Grasset)
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Les Uns contre les autres, de Noémie Halioua (Cerf)
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Souvenirs du rivage des morts, de Michaël Prazan (Rivages)
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Le Dernier Secret, de Solenn de Royer (Grasset)
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Une chambre en exil, d’Omar Youssef Souleimane (Flammarion)
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Les Loups, de Benoît Vitkine (Les Arènes)